Mon groupe Erasmus

Publié le par Florentine

Après plusieurs mois passés en Allemagne en tant qu’Erasmus, j’aimerai écrire quelques lignes sur le groupe d’étudiants internationaux auquel j’appartiens ou plus moins.

 

J’ai fait la connaissance des premiers Erasmus (c’est comme ça que j’identifie TOUS les étudiants en échange à Hanovre) à mon arrivée dans les cours de langue pré-rentrée.

Le groupe était sympa, et comme on ne se connaissait pas les uns les autres, qu’on était dans la même situation (se retrouver dans une ville inconnue où on ne connait personne, avec la barrière de la langue etc.), on s’est vite lié d’amitié les uns les autres. Nous étions UN groupe, peu importe la nationalité des gens qui en faisait partie. Une sorte de grande famille.

 

Mais au fils des mois, cette pseudo-unité Erasmus s’est effritée. Déjà, parce qu’un groupe d’amis comprenant plus de 100 personnes ne tient pas la longueur, mais aussi parce qu’il est « humain » (ou plutôt « social ») de se regrouper entre personnes ayant les mêmes points communs. Cependant, cette séparation ne s’est pas exactement faite sur la base d’affinités telles que « ceux qui aiment le cinéma », « ceux qui étudient la même matière », « les sportifs » etc.

Elle s’est faite sur une base purement…identitaire.

 

Par « identitaire », j’entends que les Français et les Francophones se sont regroupés entre eux, les Polonais entre eux, les Sud-Coréens entre eux, les Espagnols (les plus nombreux) entre eux et ainsi de suite. 

Le groupe Erasmus (pour moi), c’est en faite l’expérience du communautarisme poussé à son paroxysme.

 

A ce point même que les personnes responsables du programme ne s’étonnent même plus lorsqu’au bout de 10 mois passés en Allemagne, certains ne parlent toujours pas ne serait-ce qu’un allemand basic. Ceux-là ont vécu en Allemagne sans même en découvrir la culture.

 

Heureusement, et malheureusement aussi, ayant eu très tôt une coloc avec 5 autres Allemands, un petit ami Allemand, et des études pas aussi faciles que je ne l’avais pensé, j’ai très tôt abandonnée le groupe Erasmus. Ce qui fait qu’aujourd’hui, j’ai finalement très peu de contacts avec eux. De ce fait, je ne fais partie d’aucun groupe « communautaire ».

 

Je dis « heureusement » parce que mon expérience allemande est du coup plus riche, grâce à l’intégration que m’ont offerte mes coloc et mon copain. Cette expérience la majorité des Erasmus, s’étant refermés sur eux-mêmes, ne l’a pas vécu.

Mais je dis aussi « malheureusement » car j’aurai aimé rencontrer et me lier sincèrement d’amitié avec des étudiants venant du monde entier. Et surtout parce que lorsque que des soirées sont organisées, j’ai l’impression d’être à part. Car si les Erasmus organisent des soirées ensembles, ils les passent en réalité toujours en groupe de nationalité, partageant finalement de ce fait seulement…la salle !

 

Au sein de ce groupe, il a quelques personnes qui s'illustrent d'une drôle de manière...

Je peux comprendre que l’année Erasmus soit une année de parenthèse dans une scolarité universitaire, mais pas au point de devenir un véritable bordel ! Au propre comme au figuré !

Au figuré parce que les Erasmus ont la réputation (fondée !) d’être des fêtards, un peu feignants sur leurs études etc. J’admets et assume ce point de vue-là. Mais c’est ce coté figuré qui me choque.

C’est un bordel au sens propre, parce que c’est la réalité : le groupe Erasmus, vu de l’extérieur, c’est un vrai Puff, un club échangiste, un baisodrôme géant.

Et les Français s’y illustrent particulièrement.

 

Cela tient un peu du chauvinisme je dois dire. Car dès qu’on se définit à un autre en tant que « Français », suivent souvent immédiatement les mythes qui s’y rattache : des râleurs, toujours à manifester, mais des bons cuisiniers, l’accent charmant voire érotique, les jolies filles, les hommes et les femmes experts en sexualité, excellents amants, bons au lit…

Et les Français à l’étranger jouent de ces « qualités » qui lui sont attribué comme si elles étaient innées ! De ce fait, les Français se comportent en conséquence, pour dire d’affirmer le mythe. C’est drôle quand on y pense, mais ça peut aussi très vite devenir ridicule !

 

 

J’entends déjà les Erasmus me dire : « Mais on s’en fout ! On est là pour s’amuser ! C’est sans conséquence ! » etc. Ce n’est pas mon problème et que je n’ai pas à intervenir auprès des intéressés, c’est totalement vrai. C’est pour cela que je tolère. J’ai par contre le droit de ne pas cautionner cette attitude, ce qui est différent.

 

Voilà en gros, et dans ce que je considère comme son coté face, ressemble UNE PARTIE de mon groupe Erasmus.

 

Pour l’anecdote, il y a deux familles de mots qui se rapportent toujours à la France, soit parce que les termes ne sont pas traduits dans les autres langues, soit parce qu’ils se rapportent à une « exclusive française ». C’est deux familles sont la gastronomie et… le sexe ! ;)

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